Quand l’emballage inspire les artistes

La résidence d’artiste est avant tout une véritable expérience humaine. Elle permet de créer un pont entre le monde artistique, souvent trop peu compris, et le monde du travail en entreprise.

Une initiation inconsciente 

Une résidence a pour bénéfice premier de rendre accessible et concret l’Art contemporain à tous les employés de l’entreprise accueillante, même pour ceux qui ne seraient pas forcément sensibles à ce type d’art au premier abord. Ils deviennent, pour quelques semaines, à la fois les spectateurs et les acteurs d’un éveil et d’une création artistique. Leur quotidien devient la source d’inspiration d’un artiste et cela crée de l’engouement en interne. C’est en tout cas le constat qui avait été fait en 2018 lors de la résidence de Mehdi Zannad au sein des locaux de Milhe et Avons. Le scepticisme ressentit les premiers jours parmi les employés avait rapidement laissé sa place à de l’intrigue puis à de l’envie de voir l’œuvre achevée.

La Rencontre, une véritable source d’inspiration

A l’inverse, d’un point de vue artistique, pourquoi faire une résidence en entreprise ? Les intérêts sont multiples, mais, indépendamment de l’intérêt financier, le plus important reste la Découverte ! Cette expérience permet en effet à l’artiste de découvrir des milieux et des secteurs qui ne lui sont pas forcément familiers et qu’il n’aurait peut-être jamais eu l’occasion de connaitre. Il peut s’agir de bureaux de travail, de machines de production, de laboratoires de recherche et bien d’autres. Ces découvertes peuvent ainsi faire naitre de nouvelles inspirations à travers les lieux visités, les matériaux utilisés ou encore les différents métiers et personnes rencontrés.

Fort de notre expérience de 2018, nous avons décidé d’accueillir sur cette fin d’année deux artistes en résidence du 09 novembre 2023 au 11 janvier 2024.

Elle avoue que l’univers automobile dans lequel elle a grandi n’y est surement pas pour rien : « Petite, j’aimais flâner dans cet univers sombre, classé, trié, empaqueté. J’aimais regarder, ordonner, compter les écrous, les clefs, les pneus et écouter les références dictées au téléphone. J’entends encore les prises de bec et le claquement de la porte battante en bois que j’empruntais pour passer derrière le comptoir et je me souviens encore de l’odeur perdue d’un mélange d’huile de moteur et d’essence ». Travailler parmi les machines d’impression et de façonnage la motive donc particulièrement.

Depuis huit ans, la pratique artistique de Jean-Philippe Roubaud s’est exclusivement orientée vers le dessin. Qu’il soit figuratif ou abstrait celui-ci devient tour à tour plan, volume, trompe l’œil. Ses œuvres dessinées explorent la peinture, l’architecture, la sculpture, la photographie. Enfin, un travail de dessin sur céramique et une approche de la performance (son, vidéo) complètent la démarche artistique.

L’artiste interroge sans cesse le rôle du dessin dans l’histoire de l’Art et dans la société.